29 juin : Nous passons sans difficulté la frontière mongolo-russe qui se situe en pleine montagne à plus de 2500 mètres d’altitude. Après nous être fait tamponné notre passeport du coté mongole, nous traversons un no-man’s land de 25 kms avant d’enfin arriver sur le poste frontière russe.
Nous roulons au travers des chaines de montagnes au sommet enneigé. Nous savourons ce paysage alpin et ses arbres que nous n’avions pas vu depuis longtemps. La route est bonne, on glisse sur l’asphalte tout neuf, les bas cotés sont propres, pas un seul papier à l’horizon…nous avons vraiment du mal à croire que l’on est en Russie, l’environnement et le comportement des gens sont totalement différents de ce que nous avons connu lors de notre traversée sibérienne.
30 juin, 1er juillet :
La pluie, au rendez vous depuis 2 jours, nous freine dans nos possibilités de visite, nous continuons donc à rouler. Le soir venu, Manu se rend compte notre réparation de fortune, réalisée à Olgi en Mongolie n’à pas tenu…nous avons à nouveau un jeu important entre la main meneuse et le demi-arbre, arrière il nous faut absolument changer les pièces cette fois-ci et le plus rapidement possible !
2/3 juillet : Nous faisons donc une croix sur la visite de l’Altai et filons directement à Barnaoul, grosse agglomération de la région dans l’espoir de trouver une concession Land Rover. Arrivés sur place, le garage nous annonce des délais de livraisons incertains…entre 4 et 15 jours…Ne pouvant pas nous permettre d’attendre si longtemps nous décidons de faire appel à notre sponsor Euro4x4part, qui est en capacité de livrer des pièces partout dans le monde. Après une soirée et une nuit à tergiverser sur le bon lieu de livraison en fonction du délai et de notre avancement, nous décidons de faire arriver le colis à Pavlodar, au nord du Kazakhstan. Tout parait calé..dans 3 jours nous devrions avoir nos pièces et pouvoir continuer notre périple plus serein.
On profite d’être en ville pour aller à Leroy merlin acheter des jerrycans d’essence en prévision du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan, deux pays oú l’ approvisionnement en diesel risque d’être compliqué. Nous faisons également un petit tour à Décathlon pour racheter une serviette que Emma a oublié à la dernière guesthouse avant de reprendre la route.
4/5 juillet : Nous filons vers la frontière kazakh que nous passons en 2,5h sans difficulté. Le soir nous trouvons au hasard un bivouac au bord d’un lac salé. L’entrée sur le parking est payante, nous hésitons car le lieu semble un peu trop touristique à notre gout mais le parking est quasi-désert…ce sera parfait pour la nuit.
Une famille de locaux vient discuter avec nous, nous les invitons à boire un verre. Il nous explique que ce lac est réputé pour ses vertus médicinales. Le papa est dentiste, leur ainée de 15 ans, qui parle anglais fait l’interprète. Il sont très surpris que nous voulions aller au Kirguizistan et au Tadjikistan et le père nous prévient que ces pays sont très dangereux…Au fil de la conversation, il nous demande s’il y a beaucoup d’arabes en France…nous commençons à comprendre le profil de cette famille, pourtant très gentille ! Il nous offre tout le reste de leur pique-nique et nous invite même a manger chez eux ! Le rendez vous est pris pour mardi, ils habitent à 2h du lac sur notre route en direction du sud.
En fin de journée un couple d’Allemand en sprinter arrive sur le parking, nous passerons 2 jours ensemble. Retraités, ils voyagent depuis déjà plusieurs années…libres comme l’air.
Le lendemain nous assistons au balai des locaux qui viennent pique-niquer en famille pour la journée au bord du lac. Ils viennent avec un impressionnant attirail, barbecue, marmite, bidons d’eau,sacs de nourritures, pastèques entières et melons à gogo.
Tous se baignent, s’enduisent de boue et passent de bons moments en famille. De retour sur le parking, beaucoup viennent nous saluer, discuter et surtout se prendre en photo devant le 4×4 !! On ne compte plus le nombre de selfies pris ! Certains nous offrent à manger spontanément, un homme donne même à Timéo un petit couteau suisse. Le lundi midi nous sommes invités à manger dans la famille de Saltha qui nous reçoit comme des rois et nous offre même le traditionnel chapeau kazakh pour les hommes et le foulard colorée pour les femmes.Nous repartons les bras chargés ravis de ce moment de partage…en se faisant la réflexion sur le chemin du retour que nous, européens, avons vraiment à apprendre de ces peuples d’Asie centrale en terme d’hospitalité !
Nous sommes bluffés tous les jours par la gentillesse de ce peuple. Sur une aire de repos alors que nous sommes entrain de manger, un grand-père nous propose de partager sa pastèque. Un autre, nous voyant compter notre cash à la station essence nous propose de payer notre plein à notre place si nous n’avions pas assez de monnaie !
Pendant tout ces jours d’ attente, nous scrutons notre boite mail à l’a-fut de l’avancer de notre colis DHL. Mais celui-ci semble bloqué à ALMATY. On comprend en discutant avec les kazakhs que ce weekend est jour de fête nationale et que le vendredi et lundi sont fériés ! Notre colis n’est donc pas près d’arriver ! Pour passer le temps, on se pose en mode touriste sur la plage avec baignade et pédalo au programme !
9 juillet : A 10 h nous voila devant DHL à Pavlodar, bien décidé à savoir où en est la livraison !…et là..on nous explique que le colis est coincé à la douane à ALMATY…soit à 1500 kms d’ici par manque de personnel ! La communication est compliquée mais on finit par conclure qu’il est préférable que nous allions nous même le chercher à Almaty pour éviter de perdre trop de temps ! Nous voila donc parti dans la foulée en espérant que la dame nous ait bien compris et que le colis ne remontera pas pendant que nous roulerons vers le sud !! On est obligé d’annuler l’invitation dans la famille kazakh. Nous voila parti pour 3 jours de route !
9-11 juillet : Nous passons nos journées à rouler dans la steppe entre 40 et 70 kms/heure au rythme des travaux sur la route. Les panneaux de limitation sont souvent implantées de manière incompréhensible et surtout sans jamais une seule indication sur la fin de ces limitations ! Personne ne semble les respecter et les voitures nous doublent allègrement. Malgré notre vigilance, nous nous faisons arrêter par la police le 2ème jour. Déjà averti sur la corruption de la police dans le pays, nous nous arrêtons mais en ayant déjà en tête l’idée que nous ne payerons pas cette amende !…mais les choses n’ont pas été simples !
Les agents nous réclament 160 euros pour un dépassement de vitesse de 20 kms/heure…et un panneau de limitation situé à plus de 10 kms du lieu de l’arrestation !
La négociation est rude. Ils nous prennent les originaux de nos permis et passeports et nous demandent de les suivre jusqu’à Almaty pour les récupérer au poste de police ! On menace d’appeler l’ambassade en vain. Ils insistent pour que l’on s’assoit dans leur voiture, nous refusons à chaque fois. Au bout de 30 minutes, Manu va chercher Emma qui pleure dans la voiture. A sa vue, le policier s’adoucit aussitôt, il demande d’où vient ce beau couvre chef et nous tend finalement nos permis en nous autorisant à partir !
Nous revoilà donc parti au travers des steppes kazakhs et de ses lacs salés.
Nous arrivons un jour plus tard à Almaty, de nuit, après plus de 11h de roulage. Tout le monde est épuisé mais content d’être arrivé à bon port sans problème mécanique.
12-14 juillet : Nous nous offrons le luxe d’une nuit en hôtel 4 étoiles avec Clim pour décompresser et fêter nos 3 mois de voyage ! Après avoir enfin récupéré notre précieux colis, nous visitons la ville, très arborée avec de nombreux parcs et fontaines qui nous offrent de l’ombre et un peu de fraîcheur par ces 40 degrès !
15-17 juillet : La réparation des 1/2 arbres faites, et la leçon de mécanique intégrée nous reprenons avec joie les pistes !
Rando à la cascade de l’Ours et baignade dans les lacs de montagne sont au programme. Nous décidons de rejoindre l’incroyable lac Kaindy et sa foret engloutie par les pistes en suivant l’itinéraire du livre » les plus beaux itinéraires en 4×4 » de Cécile Miramont et Laurent Bendel.
Les chemins sont très raides et cassants et les devers impressionnants. Le paysage sur ce toit du monde est à couper le souffle mais on a du mal à en profiter tellement la piste est difficile. On hésite à faire demi-tour à plusieurs reprises mais nous sommes déjà engagés depuis une vingtaine de kms, rebrousser chemin nous semble aussi périlleux que de continuer au vue des obstacles déjà franchis. Après 8 heures d’acharnement et seulement 40 kms parcourus, nous nous posons enfin dans la vallée complètement vidé !
Le lendemain nous profitons du lac Kaindy puis en fin de journée nous allons bivouaquer à la fraîche au sommet du Sharyn canyon. La pleine lune éclaire toute la nuit ces gorges aux couleurs chatoyantes. Au petit matin, la vue est sublime mais le thermomètre annonce déjà 35 degrés à 8 heures ! On se balade sur le site en début de matinée puis nous filons vers la frontière Kirghize pour de nouvelles aventures !