La Mongolie : aussi belle que dans nos rêves, des paysages aux rencontres et à l’aboutissement de notre projet humanitaire. Du 28 mai au 10 juin

Au delà des paysages sublimes, des dégradés d’ocres splendides du désert de Gobi, nous aurons surtout pendant ces 2 premières semaines partagé le quotidien de plusieurs familles nomades. Grace à notre interprète nous avons pu nous imprégner du mode de vie des éleveurs, apprendre leur coutumes, discuter, partager ensemble des moments simples, goûter leur cuisine mais aussi prendre de plein fouet l’écart énorme entre nos deux modes de vie et toujours se laisser surprendre par leur générosité et leur sens de l’hospitalité jusqu’au fin fond de la steppe.

Dès la frontière russe passée, les paysages changent. L’immensité des paysages s’offre à nous. Les gens n’ont non plus rien à voir non plus ! On ne croise que des visages souriants, les mongoles viennent spontanément à notre rencontre, très curieux, ils veulent voir de plus près notre 4×4. Certains n’hésitent pas d’ailleurs à ouvrir eux même les portes pour regarder ou monter à l’intérieur ! C’est une chose que l’on a vite apprise ici, lorsque l’on veut voir ou manger quelque chose en Mongolie, on ne demande pas la permission, on ouvre la porte ou on se sert !

De la même manière, les formules de politesse sont très peu utilisées ici. Pas de s’il vous plait ou merci ou éventuellement un remerciement à la fin d’une rencontre lors des aux-revoirs, mais ne voyez rien d’impoli à cela, c’est tout à fait normal !

Après deux jours passés à Oulan-Bator, capitale de 1,5 millions d’habitants soit la moitié de celle du pays, pour régler des questions administratives et faire la révision du def, nous nous empressons de quitter cette ville sans intérêt culturel, au trafic anarchique et polluée par les fumées du chauffage au charbon.

Dimanche, après avoir récupéré Budjee, notre interprète, nous prenons la direction du désert de Gobi.

En chemin, nous nous arrêtons sur un plateau granitique, seule zone rocailleuse après plus de 100 kms de steppe aride. La température monte, nous sentons bien que nous approchons du désert ! Nous apprécions un peu moins le vent qui est particulièrement tenace et ne nous lâchera que rarement pendant ces 15 premiers jours !

Le soir, Budjee nous emmène chez une famille nomade qu’elle connait bien…première nuit pour nous en terre inconnue ! Dès notre arrivée, on nous invite à rentrer dans la yourte dédiée à la cuisine. Face à la porte, au centre se trouve le poêle, à gauche le meuble de salle de bain, à droite la cuisine. Des banquettes occupent les autres pans de la yourte, la télévision trônant au fond de la pièce. Toutes les yourtes ont à peu près la même configuration, avec l’espace de gauche traditionnellement réservé aux hommes alors que le coté droit, celui de la cuisine est réservé aux femmes.

On nous sert du thé au lait de chèvre, que l’on doit boire de la main droite ( sinon cela porte malheur !) et des gâteaux secs. Les enfants font la grimace mais nous les avons briffé alors ils font l’effort de goûter sans broncher ! Nous savons que la cuisine mongole, surtout faites à base de produits laitiers ( chèvre essentiellement, chameau, yack, vaches ) de viandes ( mouton, chameau, cheval, bœuf) et de gras ( la meilleure partie de la viande pour les mongoles !) rebutent nos palets d’européens,  mais nous sommes prêts psychologiquement à tenter l’expérience pour ne pas vexer ces familles qui nous ouvrent généreusement leurs portes.

Les enfants sont invités à aller chercher le troupeau de chèvres et moutons avec le fils de seulement 7 ans ! Le petit enfourche son vélo et Timéo et Emma le suivent donc en courant à travers la steppe !

Moio, ramène fièrement toutes les bêtes et n’hésite pas à demander de l’aide aux enfants en leur montrant comment rabattre les animaux récalcitrants !

Dans la soirée, Le père de famille embauche Manu pour réparer le vélo de son fils et refait la connectique des panneaux solaires de la yourte !

La famille est admirative de notre véhicule, ils veulent tous se faire prendre en photo devant…et ils se disputent pour monter dedans ! Sans qu’on ait le temps de réagir, voila toute la famille entassée dans le def prête pour un tour de manège !

Le lendemain, avant de partir nous les aidons a déménager leur yourte vers leur camp d’été en attelant la remorque à notre 4×4 !

En chemin pour la falaise colorée, nous étions loin d’imaginer que nous allions porter secours a une chamelle enceinte enlisée dans une mare de boue. Des locaux étaient déjà sur place entrain de tenter en vain de sauver la pauvre bête mais impossible de la sortir du trou sans treuil ! Nous sommes donc naturellement sortis de la route pour venir leur prêter main forte. Séquence émotion garantie ! Il aura fallu plusieurs tentatives pour enfin réussir a remettre sur pied cette pauvre chamelle.

   

Dans l’après midi, nous arrivons à la falaise colorée,superbe formation géologique forgée par les vents  très importants et les ruissellement de l’eau au fil du temps. Les dégradés de couleurs sont à couper le souffle…et le vent à décorner les bœufs !

   

On s’apprête à poser notre bivouac au pied de la falaise, dans ce ce cadre de rêve quand tout à coup nous voyons arriver une tempête de sable…phénomène assez récent ici, mais beaucoup moins pour nous ! Nous ne sommes pas très rassurés d’autant plus que Budjee nous précise que leur durée peut être très variable…de 10 minutes à quelques jours !! Dans ces situations, nous n’avons pas d’autres choix que d’attendre patiemment dans la voiture…à 5…avec une température de 35 degrés bien-sur ! Heureusement la notre ne durera qu’une heure mais le spectacle était suffisamment impressionnant comme ça!

Le lendemain, nous continuons notre descente dans le désert en passant par le Canyon de Yolyn Am, une gorge étroite et profonde où persiste au fond tout au long de l’année une couche de glace de plusieurs kilomètres de long.

 

Mercredi, nous nous rendons à la fameuse falaise rouge [Flaming Cliff], grand site archéologique oú ont été découverts de nombreux restes de dinosaures ! Nous avons même vu des vestiges d’œufs de dinosaures ! Les enfants se sont régalés à fouiller dans les blocs de roche pendant que nous contemplions encore sans se lasser cette palette de couleurs splendides.

     

Le soir, nous sommes allés chez une nouvelle famille nomade. Leur yourte était splendide et d’une propreté impeccable…on se demande comment la dame fait pour tenir sa maison aussi propre avec autant de vent et de sable à l’extérieur ! Nous avons donc accepté sans hésitation son invitation lorsqu’elle nous a proposé de dormir dans leur yourte ! c’était l’occasion rêvée ! La famille a donc dormi dans la yourte de cuisine pour nous laisser la deuxième yourte dédiée au coucher. En Mongolie, les parents et enfants dorment tous dans la même pièce, et parfois même dans le même grand lit. S’il n’y a pas assez de couchage, ils dorment à même le sol sur des petits matelas.

Nous avons partagé notre repas, au menu, chameau grillé et soupe de pâtes au chameau séché ! Franchement, rien à voir avec le mouton..c’était délicieux…même les enfants ont apprécié.

Au travers des conversations, nous avons appris, que le mari était parti depuis 4 jours à moto chercher 4 chameaux du troupeau qui s’était échappés. Il est parti avec quelques réserves de viande séchée, son manteau traditionnel en guise de couverture…et c’est tout ! Il dort dehors et s’hydrate en buvant de l’eau au puits qu’il croise sur sa route. Sa femme n’a pas de nouvelles et personnes ne sait dans combien de jours il rentrera…mais ici c’est normal.

La dame, me demande si je n’ai pas de médicaments à lui donner car elle a très mal au genoux et ne peut pas quitter son troupeau pour aller voir un spécialiste. Elle me montre une radio sur laquelle je semble comprendre qu’elle souffre d’arthrose, elle n’a plus de cartilage…mais son médecin de village ne lui a prescrit que des compléments alimentaires en lui disant de revenir que dans 3 mois !! les gens ont peu confiance en la médecine ici…et on commence à comprendre pourquoi !

Jeudi matin, après notre nuit en Yourte…sur des lits bien plus raides que chez nous, nous quittons cette adorable famille en lui laissant quelques vêtements tricotés par des mamies bretonnes généreusement donnés par voyageurs du cœur pour ces 2 petits enfants.

Direction la Grande Dune de Khongor ! Vaste étendue de sable d’une longueur de 180 kms. Coté couleurs nous passons du rouge au blanc !

Nous escaladons la plus haute dune, d’une hauteur d’environ 500 mètres…C’était loin d’être facile mais nous sommes fièrement arrivés en haut après plus d’une heure de montée dans le sable mou ! Et au sommet la beauté de la vue valait largement tous nos efforts !..sans parler de la belle partie de rigolade lorsque nous sommes tous redescendus mains dans la mains en à peine 10 minutes en courant !    

On s’est même offert une balade en chameau !

 Vendredi, nous remontons vers le nord du désert. Pas de village à traverser aujourd’hui au programme, nous devons donc nous approvisionner en eau au puits, et ici c’est plutôt le puits pour les chèvres ! Heureusement que nous avons de quoi traiter l’ eau car celle-ci n’est vraiment pas potable…et salée en plus ! Mais ne vous inquiétez pas, on ne la boit pas elle nous sert juste pour la douche et la vaisselle.

       

La piste est très mauvaise, on enchaîne les trous, la taule ondulée, la vigilance du conducteur doit être de tous les instants…mais parfois ça ne suffit pas ! L’alternateur n’a pas supporté le choc du dernier trou…un bruit strident se fait entendre…il faut s’arrêter net..au milieu de nulle part..sans réseau bien-sur et a 90 kms du prochain village! Mon premier réflexe…regarder les réserves en eau et en gasoil…c’est bon nous sommes pleins !

Apres quelques minutes la tète sous le capot, le diagnostic tombe…l’hélice de refroidissement de l’alternateur s’est tordue en venant taper le boitier de direction. Manu, aidé de Timéo, fidèle assistant démontent tout. Quelques coups de marteaux et le tour est joué…l’hélice est détordue !

Pendant ce temps, Budjee et moi en profitons pour préparer  à manger…et quelques minutes plus tard, 2 hommes et un enfant de 7 ans, tous les 3 à moto, viennent nous saluer. Ils demandent si nous avons besoin d’aide pour la voiture. Nous discutons, leur montrons le livre photos de notre famille que nous avons crée spécialement pour faciliter la discussion avec les étrangers lorsque nous ne maîtrisons pas leur langue. Les 2 hommes sont partis avec le petit pour 2 semaines, chercher de l’or…avec un détecteur de métaux ! …et encore une fois, avec pour seule réserve de la viande séchée, et leur manteau en guise de couverture ! Le petit garçon est bien-sur traité à la même enseigne et a l’air très heureux comme ça.

Dans la soirée, un homme  nous fait signe lors de notre passage devant chez lui. Nous nous arrêtons pour discuter, il est intrigué par notre voiture. Il nous invite à boire le thé.  Toute sa famille est réunie pour brosser les chèvres du troupeau afin d’en récupérer le cachemire qui sera vendu pour fabriquer des vêtements.

 

Samedi,nous arrivons enfin à Arveikheer, ville dans laquelle nous allons passer le weekend et rencontrer les enfants de l’internatet du centre pour enfants handicapés  pour lesquelles nous avons monté  l’objectif humanitaire depuis tant de mois.

Avant tout,Manu veut faire un tour au marché technique…sorte de souk  pour les férus de mécanique ! quel bric-à-brac là dedans !

   

Nous passons le reste de la journée à l’internat.  L’institution accueille en temps normal 100 enfants de 6 à 18 ans   mais seuls les plus âgés étaient encore présents lors de notre passage, les enfants d’age primaire étant déjà en vacances.

Nous leur avons offerts des jeux extérieurs,  ballons,   jeux de raquettes,  cordes à  sauter…mais également des jeux de société…l’établissement n’en avait tout simplement aucun auparavant !      

Nous avons passé une super journée tous  ensemble. Nous avons confectionné  des cookies, gâteau inconnu en Mongolie [ les mongoles ne cuisinent pas le chocolat, ils le dégustent uniquement en friandise].

 

Ensuite les enfants ont essayé dans la cour leur nouveau jeux, pour le plus grand bonheur de tout le monde. Timéo et Emma étaient ravis de retrouver tant d’enfants. Le soir après avoir mangé avec eux et installé  notre bivouac dans la cour de l’école, nous avons fini la journée  par des parties de UNO endiablés   !  

Dimanche nous avons été  très bien accueilli par l’équipe du centre pour enfants handicapés pour lequel nous avons pu financer grâce à l’ensemble des dons récoltés la structure de jeux extérieurs.Nous étions ravis de voir qu’elle  était déjà montée à notre arrivée. Par manque de moyen, la directrice a sollicité tous les parents pendant une semaine pour aplanir le sol afin de pouvoir installer le jeu et la future dalle béton !

La directrice se démène pour obtenir des financements  pour faire fonctionner au mieux le centre    et former son personnel.

Le centre accueille  30 enfants de 3 à 10 ans,tous handicaps confondus, répartis en 3 groupes pour 16 salariés au total. Les professionnels sont vraiment dévoués et  la prise en charge individualisée. La  quasi-totalité   du matériel  est fait main !…Cela  m’a donné des idées  !

Dimanche soir,nous avons quitté Budjee et tous ces gens formidables le cœur lourd mais rempli de beaux souvenirs et de sourires d’enfants, convaincus d’avoir œuvré pendant ces derniers mois pour une  belle action !

Nous continuerons maintenant notre route en Mongolie vers l’ouest, seul sans interprète  mais avec une  connaissance  plus fine du  peuple nomade et ses coutumes,  près pour de nouvelles aventures…

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